jeudi 27 mars 2014

Le malaise démocratique.

 La vie politique est chaque jour décriée alors que nos hommes et nos femmes politiques, s’acharnent à contrer la crise face à des électeurs souvent paumés. Ils prédisent parfois la sortie du tunnel … de la crise économique, parfois sans trop y croire. Pourtant chacun pourrait savoir qu’il s’agit d’une crise structurelle profonde, dans notre rapport avec les pays émergeants que le bout du tunnel ne sera pas, ne se fera pas, ne se verra pas, sans un changement profond des modes de vie et des mentalités.

Il ne suffit pas de présenter une sortie du tunnel, à « des sujets » inquiets. Cette notion filtre depuis des années dans la démarche de Pierre Rosanvallon : La politique ne peut se contenter de distribuer l’argent sans modifier les rapports humains. Pour modifier la structuration de la société réelle, la politique doit … bien sûr … porter en elle une ouverture vers l’égalité des chances, comme « Le temps des cerises » fredonné en cachette, donnait à nos grand-mères un avenir meilleur. Mais cela n’est pas suffisant. La démarche « citoyenne » de Pierre ROSANVALLON a pour objectif de « redonner un socle à la démocratie » et d’éclaircir ce débat dans notre société. La rupture est flagrante entre le monde politique et la société.Pierre Rosanvallon note que la société française se désagrège, se fragmente dans une sorte de dépression faite de tristesse d’intolérance, de non respect des autres et de leurs différences.

Avec l’affaire « Dieudonné M’balla M’Balla » chacun sent bien que les déchirements sont profonds entre les communautés. Nous assistons à l’expression lourde d’une accumulation des frustrations, sans percevoir le début même d’une solution acceptable pour « le corps social ». La société finit par ériger des boucs émissaires causes de tous les maux. Petit à petit, une dérive démocratique s’installe sur fond de légitimation de l’extrême droite et du Front National dans le paysage politique français.Mais ne nous focalisons pas trop sur cet évènement médiatique.J’ai souvenir de la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Régulièrement les informations jugées brulantes par la presse provoquaient chaque fois des dispositions législatives et/ou réglementaires, l’objectif inavoué étant de surfer sur la vague de la popularité audiovisuelle.

D’un autre côté, combien ai-je rencontré de responsables politiques croyant la fin du monde arrivée dès lors qu’une information négative ou nuisible était reprise dans la presse locale ou nationale. Il s’agit là d’une méconnaissance flagrante du peu d’influence de la presse dans notre société.Nous voyons en plus dans la « presse people » que c’est souvent par le petitesse, par des traits de vulgarité que les stars et les vedettes participent confusément à la vie commune des gens.Beaucoup de professions, beaucoup de situations, beaucoup de vies et de souffrances passent inaperçues et ne suscitent aucune attention. C’est alors que de nombreuses situations parfois parfaitement typées ne font l’objet d’aucune question sociale.
Alors la vie politique trop souvent ne tient compte, que de ceux qui savent s’organiser ou qui ont un accès facile aux médias.La méconnaissance de la société laisse la place à un langage politique qui parle d’un monde irréel, fortement imprégné par l’imagination débordante des orateurs et fréquemment par des idéologies galopantes. Ils lancent alors la lente mécanique de leur perte. En effet, une expression fidèle de la société est le plus sûr moyen de gagner une élection.Cette rupture entre le monde politique et la société s’explique aussi par une plus grande professionnalisation de la vie politique au détriment de l’engagement bénévole. A vouloir faire de toutes les activités humaines un métier, un affairement à temps plein, on dissocie par exemple les enfants footballeurs des clubs professionnels, le théâtre amateurs des compagnies patentées, les élus nationaux et locaux des électeurs discrets. C’est ainsi que naissent les aristocraties : C’est lorsque le citoyen, vêtu en sujet de sa majesté, est devenu invisible.Alors Pierre ROSANVALLON est catégorique : il faut reconstruire une « représentation-narration « pour que l’idéal démocratique reprenne forme. Il vaudrait même parfois mieux que les personnes concernées parlent d’elles-mêmes.Prenons donc le risque avec lui, que cela soit moins bien dit, prenons le risque de leur vérité, ne craignons pas leur liberté d’expression. Avec l’essoufflement des idéologies nous entrons dans une autre époque. Goutons l’émergence de cette politique du réel dont nous percevons déjà le filigrane.Pierre Rosanvallon conforte cette idée simple qui éclaire la vie politique française.L’invisibilité » des citoyens alimente le désenchantement vis à vis de l’homme ou de la femme qui œuvre en politique. Une société en manque de représentation se perd dans la passivité, parfois dans l’angoisse, toujours dans la peur.Nous avons des outils pour cela.Le Général de Gaulle par exemple au lendemain des évènements de Mai 1968, l’avait bien compris. Il relançait l’idée de participation.

Il fallait une grande ambition pour galvaniser les travailleurs, et cette grande idée serait porteuse d’une transformation de la société et des rapports humains. Malheureusement le temps et la conjoncture ne lui ont pas permis de préciser cette avancée.Donner la parole aux citoyens, les rendre visibles, c’est en effet aider des individus à se mobiliser. Sortir de l’ombre, de l’anonymat nous dit Pierre Rosanvallon, c’est assurément pouvoir inscrire sa vie dans des éléments de récit collectif. Car être représenté, ce n’est pas seulement voter et élire un représentant, c’est voir ses intérêts et problèmes publiquement pris en compte, ses réalités vécues et exposées. »



Nous devons aujourd’hui relancer l’idée forte de La Participation, mais nous pouvons aller plus loin … que la bien modeste répartition de dividendes … que cette autre répartition du revenu national chère à Pierre Mendes France …et encore plus loin que la singulière gestion participative des affaires publiques. L’objectif est de passer d’une démocratie électorale qui s’exprime par intermittences à une démocratie permanente…. parce que le militantisme politique doit proposer pour séduire, mais aussi s’obstiner avant tout à faire évoluer la société.

Pierre DARD

Notes de lecture : « Le Parlement des invisibles » Le Seuil – Pierre ROSANVALLON

mardi 25 mars 2014

J'ACCUSE......

     Je m’étais promis de me taire durant ces quelques jours d'avant les 2 tours des municipales. Mais ce soir,et après 20 ans d'engagement politique au sein du PS, je ne peux me retenir de crier toute ma déception et ma colère par rapport à ce qui vient de se dérouler.

     Nîmes, verra 2 listes de gauche s'affronter au second tour.  Alors qu'il fallait l'union sacrée, ratée une première fois avec Boré, on rate cette fois ci l'union des listes !  Cette situation est le point culminant d'une série de décisions et d'initiatives qui ne pouvaient que nous mener à ce décevant dénouement !

     Ce soir, j'accuse ! Non pas, le front national, non pas l'UMP ou le PCF....non j'accuse certains représentants du PS  constitués en équipe menée par la tête de liste socialiste de nous conduire à la défaite, de nous amener à une situation incompréhensible pour beaucoup d'électeurs, de renforcer le front national sur la ville, de faire gagner la lsite de Fournier avant même le vote !

     J'accuse un leadership de façade, un autoritarisme, une incompétence, un manque de dynamisme, l'absence d'une réelle communication.....J'accuse la tête de liste socialiste d'avoir ce soir ridiculiser le PS, d'avoir ignorer les militants et leur travail, de favoriser l'octroi d'un nombre de sièges important au FN et de minimiser le nombre de socialistes au sein du prochain conseil municipal.

     J'accuse une volonté délibérée de penser que la victoire peut s'acquérir seule, un engagement minimaliste dans l'action et le travail, une procrastination politique, une tentative de s'accaparer l'appareil local pour satisfaire des ambitions personnelles !

     Ce soir je suis triste pour tous ces camarades qui se sont engagés sur cette liste avec de réelles convictions, je suis triste car ils ont été trompés !  Ce soir je suis déçu, pour ces hommes et femmes de gauche qui pensaient que tout pouvait encore être possible, ce soir je compatis à la colère de tous ceux qui ne comprennent pas comment nous avons pu en arriver à cette situation !  Ce soir, les nîmois de gauche savent que ces municipales sont perdues....Que va t on leur vendre désormais pour qu'ils aillent dès dimanche déposer dans l'urne un bulletin ? 2 ou 3 places au sein du prochain conseil municipal ? alors que le FN risque d'en prendre 6 ?

     J'avais accompagné Cassaurang dans notre défaite de 2008, mais nous n'avions pas atteint ce seuil d'incompétence !  La campagne fût timide voire timorée. alors que Fournier lançait des speed dating politique, que faisons nous comme action marquante et innovante pour marquer les esprits ? De la fédération, je n'ai reçu que quelques mails....à croire que nous n’étions même pas en période d'élection ! Un seul tract de la liste socialiste dans ma boite à lettre ! On ne savait pas qui faisait quoi, ou quand et comment ! Résultat : une seule personne en train de tracter aux halles lorsque j'y passe, des réseaux sociaux en partie délaissée sans aucune riposte organisée chacun répondant ce qu'il veut ou plutôt ce qu'il peut ! Un programme sans consistance contrairement aux autres listes, les socialistes n'auront qu'une base programmatique ! autant dire que tous les colistiers qui ont réfléchi et enrichi l'équipe de la candidate l'auront fait pour rien ! Des références à la social démocratie notamment en début de campagne qui ne font qu'accentuer le désaveu, un site web qui ne ne vit pas, aucune réaction aucun article de presse sur le fond ! Pourquoi alors qu'il y avait sur la liste en numéro deux un proche de Valls n'y a t il aucune attaque de la politique sécuritaire de la municipalité ? Pourquoi concernant la fiscalité, les paroles de la tète de liste se résumeront elles à 30 mots ?....La liste est bien trop longue pour que je puisse en faire l'inventaire !

     Alors la question qui se pose désormais est de savoir si nous souhaitons continuer dans cette voie ou si nous avons la volonté d'engager une véritable démarche constructive et pérenne de façon à nous présenter la prochaine fois avec de réels engagements et une force de conviction que nous saurons faire partager !

     Il est temps pour les socialistes de cœur et de raison de se retrouver et de bâtir un nouvel avenir politique au sein de notre parti !

Allez socialiste, réveille toi !........ et rejoins nous !

Fred Fontaine



     
     



mercredi 5 mars 2014

Pourquoi les extrêmes montent ?


logo_reseau_sociaux

       Cette campagne des municipales a été pour moi l'occasion de suivre d'un peu plus près les réseaux sociaux.

        Je n'ai malheureusement pu que constater l'absence de discours politiques structurés et surtout apportant au débat un minimum de construction idéologique. Cela se résume généralement à la reprise d'article de presse par les uns et les autres sans commentaire ou alors avec de courtes phrases sibyllines mais surtout assassines qui ne font que renforcer les militants du camps opposé dans la justification de leur lutte et leur rejet des autres partis (sur des erreurs commises par les militants : stationnement interdit, des absences à tel ou tel événement, des choix sur du matériel.....). Les discours se portent désormais de la rue sur les réseaux et réciproquement. Tout cela donne aux débats une odeur nauséabonde d'arrière salle de bar enfumée et sombre ! Et tout cela bien évidemment ne fait que le jeu de ce qui n'en n'ont que faire de la politique sur ses aspects économiques, sociaux, humains.....en clair, cela fait le jeu de ceux qui ne cessent de crier que les politiques ne "pensent qu'à leur gueule" et qu'ils n'ont que faire des problèmes quotidiens que rencontrent leurs concitoyens !

      Il faut redonner à la politique toute sa noblesse et cessez de prendre les gens quelque soit leur niveau social pour de simples crétins prêt à déposer dans l'urne un bulletin simplement pour son logo politique !  Ils demandent à ce qu'on leur parle simplement de politique, de choix stratégiques en matière économique, de création d'emplois ou de l'impossibilité de le faire et pourquoi, des raisons pour lesquelles le prix du pain augmente sans s’arrêter à la simple constatation que depuis que l'euro existe, tout augmente ....

      Je ne dis pas que cela est facile, mais cela aura au moins le mérite d'être honnête !

Allez socialiste, réveille toi !

Fred Fontaine

lundi 3 mars 2014

Un grand merci !

Depuis le transfert du blog de "blogspirit" vers "blogger", j'aurai pu penser que ce serait difficile de retrouver une aussi bonne fréquentation du blog. Il s'avère que je me suis trompé.

La fréquentation a même augmenter.  Les chiffres ci dessous sont une synthèse obtenue par Google Analytics uniquement pour le mois de Février 2014.

Je tenais à vous remercier de votre assiduité, de vos commentaires, de vos mails.....

N'hésitez pas à faire vivre ce blog et à le partager avec tous vos contacts !



Merci à tous !

Fred Fontaine